Patricia Highsmith
a écrit de nombreux romans non policiers et, pour les autres, l’intrigue n’est que sa méthode pour nous montrer l’innommable…que ce soit dans la société où nous vivons ou en nous
même…
Ces « êtres aux comportements ambigus » sont en nous tous et pour les connaître…il faut mieux la lire
plutôt que d’attendre les voir se manifester sournoisement…
Cette lucidité, parfois cruelle voire cauchemardesque, est presque toujours empreinte de compassion
et jamais inutile ; elle nous montre le coût de l’intolérance ou de l’aveuglement.
Parfois ses romans se terminent bien, rarement globalement comme dans « Carol, les eaux dérobées »
mais plutôt pour certains personnages.
Ce roman, qui est loin d’être son meilleur, relate une histoire d’amour homosexuelle entre femmes, il
est publié en 1952 ; contrairement à la loi du « genre » de l’époque, il se termine sur la possibilité de vivre une histoire d’amour hors norme sans drame à la fin. Ce livre, refusé par son
éditeur et qu’elle a d’abord publié sous pseudo, s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires dés son édition en poche et sans aucune publicité bien sûr.
Je crois que la phrase qui la caractérise pourrait être : Jamais là où on l’attend…même son
personnage récurrent, Ripley, change au fil des livres, psychopathe certes mais ambigu et tellement humain…
Intéressée par la morale mais jamais moraliste, qui pour elle rime toujours avec hypocrite, pourrait
être une façon de la définir mais cela est une mission que je préfère laisser à ses romans…
Elle disait sur le
sexe et l’amour : « Le sexe est défini par des caractères physiques. L’amour est dans la tête, c’est un état d’esprit. »
Mes
préférés :
Le Journal d’Édith
Ces Gens qui frappent à la porte
La Cellule de verre
Small G
Small G : Point de policier, ni de détective dans ce roman mais l’étude à la loupe des
habitués d’un bar, fréquenté principalement par des homosexuels zurichois.
Ce n’est pas le sida, omniprésent et « tueur en série » à l’époque,
mais un vol, devenu meurtre, commis par deux drogués, qui va jouer le rôle de détonateur dans cette communauté…
Que va-t-il se passer ? Rien d’extraordinaire… mais la panique est dans l’air, les passions et les
haines font surface ; la mort rôde.
Satire sociale, humour, personnages consistants, nous plongeons avec plaisir dans cet
univers.
Pourquoi ? Parce ce qu’il respire la vie…