Demain je changerais de rive, Pour une fois ferme les yeux, Laisse-moi goûter de la grive, Demain je changerais de rive. Je veux que le plaisir arrive, Avant de rejoindre les pieux, Demain je changerais de rive, Pour une fois ferme les yeux.
Partir, ne jamais revenir, Cheminer gaiement vers l’étoile, Qui apparaît sans prévenir, Partir, ne jamais revenir. Plus rien en nous ne peut tenir , L’amour nous a pris dans sa toile, Partir, ne jamais revenir, Cheminer gaiement vers l’étoile.
Un conte banal, Plein de fracas, de furie, Qui se termine sans fin. Un fantôme errant, Qui s’agite quelques temps, Et qui ne signifie rien.
Petite cuillère, Allait de son bol de soupe, Vers sa bouche dédaigneuse. Maintenant figée, Entrouverte et sans futur, Qui repose en un sourire.
C’est au coin du feu, Que son corps se fend, puis s’ouvre, En s’offrant brûlant !
Dans la faune humaine, Chasse en bande organisée : Pratique de lâches.
L'amour est un cri, Qui vieillit plaintivement, Dans l'attente de sa mort. Puis qui ressuscite, Dans la croyance incertaine, En l'absolue surdité.
Pulsion d'impuissance, Crachant l'éternel en vain, Qui veut voir couler le sang. Provoque colère, Notre humain passager noir, Qui veut voir couler le sang.
Quand au fil de l'eau, Un bâton tordu se lève, Il redevient une branche. Toujours impuissant, Mais si fièrement dressé, Il coule en se croyant fort.
L'amour est un monstre, Qui vous nourrit d'illusions, En vous laissant affamé. Tout en réchauffant, La nourriture égotique, Qu'est le désir d'être aimé.
L'oiseau vole entier, Dans sa maitrise du ciel, Magnifique en liberté. Son aile coupée, Destination casserole, Ou bien la cage dorée.
Une année commence, Dehors sur le froid glacial, Plusieurs rayons dansent.
Le danger passé, Cette longue maladie, Est maintenant terminée. La mort a frappé, La fièvre qu'on nomme vie, Est complètement tombée.
Une fleur fanée, Ne ternit pas souvenir, D'un éclat passé.
Renommée, Argent, Et réussite amoureuse, Sont des bulles de savon. Reflets sur ces bulles, Avec yeux rivés dessus, Sont le monde où nous vivons,
Jamais il ne frappe, Sur un ciel ensoleillé, Mais en plein orage.
Toujours à l'Olympe, De mes douces rêveries, Il n'a pas d'idem. Lui qui déguste mon coeur, Dans notre jardin d'Eden !
Une fleur aimée, Sied autant au sécateur, Que sa sœur nuisible.
Un broc d'eau fêlé, Charrié le long du chemin, Arrose efficacement. Le porteur idiot, Préfère assécher ses fleurs, Et amasser le liquide.
Un pommier sauvage, Comme parfois la victoire, A goût d’amertume.
L'étoile qui brille, Grâce à son obscurité, Est claire à nos yeux.
Vie éjaculée, Sur un lit de pur hasard, Finit au cercueil.
L'amour est un Dieu, Qui vous envoie dans un ciel, Rempli de nuages.
Miroir aux alouettes, Où l'intruse vérité, N'a aucun droit de citer. Une lente fange, Où maître ès facturation, se repaît injustement.
Rien n'est plus commun, Que ce désir omniscient, D'être remarquable.